Bienvenue dans mes carnets de coach si c’est la première fois que tu me lis. Lettre écrite 100% à la main, garantie sans IA.
Temps de lecture : 4min51s
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Hello liminale liseuse de limerick
Je n’ai pas été très présente dans cette lettre ces derniers mois. En partie parce que je saturais et avais l’impression de tourner en rond. Mais surtout parce qu’il y avait quelqu’un d’autre dans ma vie qui a pris beaucoup de place.
Un fantasme, longtemps inavoué, qui est en train de devenir une réalité, alors autant te dire que j’ai eu vite fait de te reléguer au second plan.
Aujourd’hui, je te parle de cette aventure : j’ai écrit un livre.
Déjà là, j’ai du mal à laisser cette phrase sans la tempérer et la minimiser (le vieux réflexe des bonnes cocottes). Genre … c’est JUSTE un guide pratique (#genremineur), il ne fait QUE 200 pages et puis y’a plein d’images ! Bref, c’est rien.
Dans cette lettre, je te partage quelques réflexions sur mon parcours de création, non pas, parce que j’imagine que tout le monde a envie d’écrire un bouquin (quoique) mais parce qu’il y a beaucoup de parallèle à faire avec une évolution professionnelle.
✏️ Le temps : c’est long
J’ai cette idée d’écriture depuis que j’ai commencé la newsletter en 2019. J’ai commencé réellement à écrire fin 2021. Le livre sera autoédité en octobre 2023. Tu vois qu’entre l’idée, le début de la réalisation et le projet finalisé, il s’est écoulé du temps avec des périodes de pas grand-chose, des moments de grande activité et des envies de laisser tomber très insistantes.
C’est inhérent à tout projet, y compris ton envie de bouger professionnellement. Il faut du temps pour acquérir de nouvelles compétences et tisser de nouveaux liens. Mais aussi parce que, malgré ton envie, le reste de ta vie continue d’exister et que ce projet doit y trouver sa place. Quand je parle de place, je pense au temps bien sûr, mais aussi à l’énergie que tu as de disponible.
✏️ Lâcher le “moi toute seule” et se faire accompagner par les bonnes personnes
→ L’impulsion du début :
Plus le projet est important à tes yeux, plus le démarrage demande de l’énergie (façon fusée 🚀, tu vois ?). Qui dit important, dit enjeu, donc pression et sa copine procrastination. J’ai réussi à démarrer l’écriture grâce à une retraite créative organisée par deux copines à moi (Les âmes buissonnières). Un moment hors du temps, où les conditions étaient réunies pour que je n’aie que ça à faire. C’était aussi un espace bienveillant, où je me sentais légitime, voire validée (ce fameux regard de l’autre auquel la bonne cocotte est accro).
→ Le soutien le long du chemin - l’engagement :
Après l’impulsion du début, il y a le soutien tout au long du processus de création / transformation. Comme je l’ai écrit au-dessus, ton quotidien te rattrape rapidement. Riche en bonnes raisons de ralentir ou de laisser tomber. Le truc qui marche pour la bonne cocotte, c’est l’engagement vis-à-vis de personnes extérieures. Avoir rendez-vous chaque mois pour discuter de mon projet m’a permis de continuer à avancer dans les périodes où c’était chiant (il y en a) et lourd.
✏️ La routine ou comment filouter son imposteur.
Bien sûr, quand tu te lances dans un nouveau projet, il y a une ribambelle de craintes qui se pointent. Suis-je capable ? Est-ce que ça va intéresser quelqu’un ? Et si c’était nul ? Qui je suis pour faire ça ? Enfin, tu vois.
Dans ce cas, l’arme ultime ce sont les petits pas couplés à une routine projet (je sais, ça ne fait pas impressionnant ni sexy comme nom d’arme fatale, pourtant, c’est redoutablement efficace).
En gros, faire un truc tous les jours : petit, mais fait. J’ai écrit tous les matins pendant des semaines après avoir fait couler mon café et allumer ma bougie “écriture”. Mon objectif était de faire au moins 30 minutes. C’était ma façon de démarrer ma journée et ce n’était pas négociable (sauf le week-end). Bien sûr, si j’avais envie d’écrire à un autre moment ou plus longtemps, je le faisais aussi.
La routine permet de limiter l’action du syndrome de l’imposteur : quand elle est bien installée, tu ne te poses plus de questions, donc il ne peut plus s’inviter dans tes pensées aussi facilement.
✏️ Le bon moment
Ça va peut-être te sembler idiot, mais je ne me suis pas rendue compte que j’avais fini ! J’ai fait lire un premier jet à quelques bêtalectrices. Il a fallu que l’une d’entre elles me demande pourquoi je pensais que ce n’était pas fini pour que je prenne conscience que ça l’était !
On arrive là aux limites de la routine qu’il faut questionner régulièrement pour savoir si elle est encore pertinente et utile. Par ailleurs, quand c’est la première fois que tu fais un truc, tu n’as pas de référence sur ce que tu vas ressentir et j’ai pris conscience que c’était à moi de décider que c’était la fin. Enfin, on retrouve encore là, notre bonne cocotte qui a besoin de son petit coup de pouce extérieur.
C’est un peu la même chose pour changer de boulot : tu collectes de l’info, tu progresses, tu tournes autour de l’idée puis un jour, tu te rends compte que tu es prêtes à partir, que c’est possible maintenant.
✏️ Relation à l'échec
J’ai envoyé mon projet à des éditeurs. J’avais échangé avec une nana qui m’avait racontée son expérience avec sa maison d’édition qui lui avait répondu en 24h qu’elle prenait son projet. Donc, forcément, quand j’ai attendu trois mois pour recevoir une première réponse négative, puis une autre et encore une autre, j’ai boudé.
Dans ces moments-là, ton imposteur se radine à fond de train. J’suis là ! J’suis là !
J’ai digéré. J’ai eu envie de laisser tomber. J’ai laissé passer du temps.
Et puis, je suis allée voir du côté de l’autoédition. Et là, très belle surprise. J’ai adoré ce travail de construction, de mise en page et la collaboration avec la graphiste. Moi qui ne pouvais plus lire mon texte sans le trouver nul et inintéressant, je l’ai regardé autrement. J’ai joué avec pour le mettre en page et cela m’a réconcilié avec lui.
Aujourd'hui, je suis cent fois plus fière du résultat que s’il était passé par une maison d’édition. Et j’ai beaucoup plus appris grâce à leur refus que si l’une d’entre elles m’avait dit oui.
✏️ Communication apprendre à en parler même si on ne se sent pas légitime
Comme pour un projet de transition pro, il m’a fallu apprendre à parler de mon projet de bouquin. Un nouveau champ lexical à investir. Les premières fois, ces mots : “je suis en train d’écrire un livre” sonnaient vraiment très bizarre à mon oreille. J’ai choisi soigneusement les personnes à qui j’en ai parlé au début. Je n’avais pas envie de me faire saboter par des critiques inutiles (ça, je le fais super bien toute seule). Et chaque personne à qui j’en ai parlé est devenue une source de questions et d’engagement qui m’a aidé à avancer jusqu’au bout.
✏️ Enquêtes métier
J’ai échangé avec d’autres auteurs. Et ça fait un bien fou de voir qu’ils/elles avaient connu les mêmes galères et les mêmes doutes. C’était aussi une façon de me connecter émotionnellement au projet fini, à la vie d’après.
C’est la même chose pour un projet pro : parler avec de vraies gens te fait mille fois plus avancer que de scroller sur le web.
J’arrête là pour aujourd’hui car cette lettre est déjà longue et je t’en reparlerai dans les semaines à venir.
Pour finir, je te présente en première mondiale la couverture, cocréée avec Charlotte de Rêve Coquelicot, pour la créa et la mise en page et mon fils Adrien, pour les illustrations. Ma bonne cocotte existe !
Prends soin de toi et aime-toi.
Françoise
Punaise, j'en ai les larmes aux yeux
Bravo pour ton livre !