Hello elfe éléphantine,
“Je ne sais pas me vendre.”, ai-je répondu à une amie qui m’interrogeait sur mon livre.
Avec un sentiment qui oscillait entre le mépris et l’envie. Le mépris parce que se vendre c’est quand même très ”mal” 🫤. Et l’envie, parce que celles qui le font bien semblent avoir accès à une vie meilleure que la mienne, la vie de bonne cocotte. Elles obtiennent plus de reconnaissance, plus d’augmentation, de promotion. Enfin PLUS, tu vois ?
Je ne sais pas me vendre.
J’entends souvent cette remarque chez mes clientes également.
J’aborde ce sujet aujourd’hui, car il est chaud bouillant pour moi et j’y réfléchis pas mal. C’est mon premier boss qui m’avait dit qu’il avait rarement vu quelqu’un se vendre aussi mal que moi. C’était le premier à mettre les mots sur le sujet. J’avais 25 ans, j’étais ingénieur, pas commercial. J’avais les mains dans le cambouis, moi madame, et je ne voyais pas l’intérêt de savoir se vendre. Petit à petit, j’ai intégré ce paramètre comme définitif, puis comme une qualité. Pour qu’il soit plus confortable, je l’ai saupoudré d’un peu de fierté : genre moi, je ne suis pas de ces gens-là (ceux qui savent se vendre, marchand de tapis, tu vois?).
Sauf que tout ça, c'est du gros bullshit en barre.
Une belle façon de ne pas avancer, de rester confortablement au chaud. C’est ok la plupart du temps, mais quand tu veux que quelque chose de différent se produise, il est nécessaire d’agir différemment et de rendre visible ton désir de changement (promotion, nouveau boulot, …)
Si l’expression “se vendre” te chagrine (c’est mon cas), tu peux la remplacer par : parler de moi, me rendre visible.
Pourquoi est-il nécessaire de savoir parler de toi ?
Tu peux te dire (comme moi, très longtemps), que tu es bien comme ça et que cette compétence n’est pas nécessaire pour toi.
Pourtant, tu en as besoin pour :
dire ce que tu veux et arrêter d’attendre un truc magique qui fait que ça arriverait tout seul. Personne d’autre que toi ne sait ce que tu veux si tu ne communiques pas dessus. Cela sert aussi à faire respecter ses limites (dire non).
te rendre visible : c’est là que ça fait peur. Plus tu es visible, plus tu augmentes tes chances d’obtenir ce que tu veux. Mais aussi celles d’être vue, donc touchée et blessée.
C’est un préalable à tout projet d’évolution professionnelle (en interne comme en externe).
Pourquoi tu n’as pas cette compétence ?
La toute première raison, c’est que bien souvent, tu n’as pas appris à parler de toi. On ne te l’enseigne pas à l’école. Pour peu que tu sois de nature plutôt empathique et que tu écoutes bien, tu vas attirer à toi des gens qui ont besoin de déverser leurs soucis. Alors, tu écoutes. Tu conseilles. Tu es fière de cette belle qualité (et tu as raison) et tu t’es construite sur ce super savoir-faire sans développer le contraire (toi qui parle et l’autre qui écoute).
Ajoute à cela :
le pilote automatique qui s’est installé pour pouvoir gérer la charge mentale d’une mère de famille.
le manque de feed-back de la plupart des managers, arrivés là en récompense d’une bonne maitrise technique, mais pas plus compétent en management qu’une huitre.
depuis longtemps dans le même poste, alors la relation s’est usée et l’ennui s’est installé, laissant poindre des relents d’aigreur (berk !).
si, en plus, il y a eu des moments maltraitants, tu as développé des couches de protection.
Tout cela entassé fait que tu n’as pas eu trop l’occasion de parler de toi. C’est comme un muscle, moins tu t’en sers plus il est difficile de le mobiliser. Il s’atrophie.
La bonne nouvelle : c’est réparable
Savoir bien parler de soi n’est pas une option qu’on a ou pas. C’est un peu comme la confiance en soi. Il n’y a pas des gens équipés et d’autre non. Chez certains, c'est plus facile, mais tout le monde peut acquérir cette compétence. Elle s’apprend et se travaille.
Développe ton vocabulaire
Moins on parle de quelque chose, moins notre registre de mots est riche sur ce sujet (la légende dit qu’il y a 50 mots en inuit pour décrire la neige, quand nous en avons qu’un !). Alors la première étape est d’enrichir ton lexique personnel.
Une fois que tu as posé cette intention, tu peux :
écouter comment font les personnes qui t’inspirent et prendre des notes : les formules qui sonnent bien à ton oreille, les mots que tu pourrais t’approprier facilement. (et ne me dis pas que c’est mal de copier, que ce ne sont pas tes mots, toussa, toussa. Tu ne copies pas, tu t’inspires. De toute façon, tu ne vas pas inventer des mots qui n’existent pas ! 😉)
faire des tests de personnalité et utiliser les phrases qui te plaisent dans les résultats. Ce n’est pas toi qui le dit, c’est le test ! Du coup, c’est plus facile (#moinpretentieux). À ce sujet, je peux te proposer le combo tests + une séance de débrief (réponds à cette lettre si tu veux en savoir plus).
demande à tes amies, tes enfants, ta famille les qualités qu’ils voient chez toi et garde les mots qui te plaisent
si tu es en recherche d’emploi, regarde les soft skills attendues dans les annonces et liste toutes celles que tu as.
Entraine-toi
Même si tout le monde peut acquérir la compétence, c’est plus laborieux pour certaines que pour d’autres. Il est nécessaire de s’entrainer à utiliser ce nouveau champ lexical pour parler de toi (et éviter de te ruminer le soir, sur ce que tu aurais dû répondre qui n’est pas venu au bon moment).
Rédige un pitch pour te présenter de quelques phrases. Ensuite exerce-toi à la dire dans ta voiture, sous la douche, avec tes enfants, dans tes méditations, en courant sur ton tapis de course…
Il est important que tu t’entendes prononcer les mots, qu’ils sortent facilement.
Fais-le en vrai : la pratique
Lance-toi d’abord avec des gens de confiance. Ose dire ou faire un truc que tu n’aurais pas osé avant. Puis multiplie les occasions. Rends-toi visible auprès des personnes qui sont importantes pour ton projet (quelque il soit).
Si c’est difficile à faire toute seule (ça l’est), fais-toi accompagner. Fais-le avec une copine (ou un coach). Le regard de l’autre te permet de faire un pas de côté et de te regarder différemment. Les mots de l’autre et l’échange vont enrichir ton vocabulaire.
Cette lettre est la 199ᵉ des carnets de coach. J’ai deux requêtes pour toi pour la 200ᵉ :
dis-moi de quel·s sujet·s tu voudrais que j’aborde ?
si tu aimes les carnets coach, laisse-moi un avis ⭐⭐⭐⭐⭐ sur Google par ici.
Prends soin de toi et aime-toi
Françoise
HEllo :). J'ai une proposition: faire un pas de côté.
Et si tu n'avais pas à te vendre? je suis d'accord, ce n'est pas trés sexy...et ne sous estimons pas l'importance de poids de l'inconscient collectif (pas super inconscient d'ailleurs)...et tant que femme, se vendre nous renvoie aux travailleuses du sexe, et ce n'est pas toujours ce dont on a envie, et notre système nerveux peut carrément le ressentir comme un danger.
En l’occurrence, il s'agit de ton livre que tu dois vendre, pas de toi ;)...comme si tu aidais tes enfants à décrocher un stage par exemple...
Qu'est-ce que ça change?