Hello citadine citrouille circonflexe,
“Je suis pétée de trouille.”
C’est ce qu’a dit une femme venue participer à l’un des cafés que j'anime chaque mois pour une association de femmes entrepreneures.
Devant une vingtaine de personnes, dont certaines avaient déjà exposé leur projet, leurs envies et affiché cette mine de conquérante qu’on pense attendue de la part de futures entrepreneures. Elle est arrivée et nous a dit : “je suis pétée de trouille”, avec un petit sourire.
J’ai ressenti comme un allègement dans la salle. Un souffle. Une chaleur. Comme si chacune s’était sentie soulagée, comprise - pff… je ne suis pas la seule.
J’ai trouvé cela tellement touchant et fort. Exposer ta vulnérabilité, c’est le truc qu’on t’a appris à ne pas faire. Bah, c’est vraiment couillon parce que ça fait du bien à tout le monde.
La trouille, c’est mon sujet du moment.
J’ai écrit un livre.
Cette phrase anodine est devenue une private joke avec ma copine Marion, tellement je n’arrive pas à la prononcer à l’oral. Alors, je l’écris. Ça semble moins cruche.
Aujourd’hui, ce livre est disponible et commandable. Tu es la première à qui je donne le lien. La soirée de lancement aura lieu le lundi 6 novembre. La com’ débutera après, enfin si j’y arrive.
Car j’ai la trouille.
Mais alors, un truc de malade. Une trouille en cinémascope avec Dolby surround.
Plus que lorsque j’ai démissionné de la sécu pour vivre de mon activité indépendante.
Plus que jamais en fait.
La trouille de quoi ?
La trouille d’être enfin démasquée, certains jours. Démasquée parce que mon imposteur me susurre que je n’ai pas assez bossé et que j’aurai pu faire mieux. J’ai réussi à le filouter jusqu’ici, mais aujourd’hui, il s’affirme méchamment.
La trouille que ça marche, d’autres jours. (Bon, j’arrête avec trouille).
En fait tout cela, c’est un peu la même chose : c’est la crainte d’être vue. Juste moi. Sans la protection du rôle ou de la fonction.
Tu vas me dire que tu m’as déjà vue, que je t’ai déjà raconté plein de choses de ma vie. Mais là, ça me semble différent. Pourtant, ce bouquin est un guide pratique sur la carrière des femmes autour de la cinquantaine. Ce n’est pas une biographie ni un roman personnel.
Au départ, cette idée de livre est partie de toi, enfin du retour de mes lectrices et lecteurs de la newsletter du jeudi.
Maintenant qu’il est là, c’est difficile. Je touche un truc que je sais depuis longtemps, mais que je n’ai jamais suffisamment travaillé pour qu’il s’apaise : la peur d’être visible et exposée. Alors, j’en parle dans cette lettre, c’est un début. La tentation est grande de terminer l’aventure ici. De dire : c’était super, il existe, je suis allée au bout et basta.
Je me force parce que je pressens que ça en vaut la peine. Je m’accroche à une récente discussion avec une copine où nous avions conclu que ce n’est pas parce que c’est difficile que ce n’est pas le bon chemin. C’est juste que c’est difficile.
Pour finir, je te partage les premières pages (parce que c’est toi) : le préambule et une jolie définition de la bonne cocotte. Si tu penses que cela peut intéresser quelqu’un autour de toi. Partage et aide-moi à flinguer mon syndrome de l’imposteur !
Prends soin de toi et aime-toi
Françoise
J'ai souri et aussi eu les yeux un peu humide à te lire Françoise. J'espère bien que tu ne vas pas t'arrêter là!! sinon, je débarque, tu le sais!!
Longue vie à ton livre!!
J'espère que tu t'autorises à vibrer la fierté!!
Le saut dans le vide est fait, prendre la décision c'est le plus dur mais c'est fait
La réception est inévitable, inquiétante mais souhaitée intérieurement
Ce sera surtout un autre départ, un soulagement peut-être et de nouvelles limites repoussées
Un autre challenge à relever