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Le bullshit du sens au travail

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Le bullshit du sens au travail

#171 - carnet de coach

Françoise Bourgouin
Dec 29, 2022
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Le bullshit du sens au travail

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Cette semaine, je te parle de sens au travail dans tous les sens. Si c’est la première fois que tu me lis, bienvenue dans les carnets de coach 🌺.
Temps de lecture : 4min12s environ.

Hello witch switcheuse,

Je m’étais dit que je finirais cette année 2022 avec une lettre bilan classique. Tous les apprentissages de l’année. Mais je n’ai pas encore fait mon bilan donc ça risque d’être maigre. Comme j’aime les films qui se terminent par une question, alors je te pose là un questionnement qui a dominé mon année 2022. Comme je n’ai pas la réponse, je pense que ça va bien empiéter sur 2023. Je te préviens d’avance, c’est ce qui tourne dans ma tête, donc un peu en vrac et pas sûre, que ce soit très structuré. Mais j’ai la flemme de construire plus !

Si tu as un éclairage à m’apporter et une envie de me répondre je suis preneuse.

Est-ce que l’histoire du sens au travail ne serait pas un gros bullshit qui nous pourrit la vie ?

Dis comme ça tu te dis que j’ai abusé du digestif et des chocolats à Noël. Même pas !

Sens au travail = sens à sa vie ?

En France, (j’ai le sentiment et j’ai lu quelque part que c’était moins le cas chez les anglo-saxons, mais je ne jurerais pas;), le travail est intimement lié à notre identité. Quand on te pose la question : qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Il est évident que ton interlocuteur parle de ton job. Et ta réponse va te positionner dans une case de son référentiel social.

Du coup, si tu n’as pas de travail, tu n’es rien.

Si tu gagnes moins dans un nouveau job, tu vaux moins.

Si tu es augmentée, tu vas bosser plus pour être à la hauteur.

Si tu arrêtes de travailler parce que tu es malade, tu es un boulet.

Si tu changes de job, tu deviens une autre personne, dans une autre case.

Etc…

Quand j’étais jeune et étudiante et que quelqu’un me demandait ce que je voulais FAIRE. Je répondais que je voulais ÊTRE ingénieur (et surtout pas prof, qui était le boulot de mes parents !). Ce qui n’était pas un métier et ne voulais pas dire grand-chose. Mais en termes de case, ça le faisait.

Travailler, logiquement, c’est “faire” et on aspire à ce que ça remplisse notre “être”. On a appris cela dès l’école.

Rien de nouveau, c’est une réalité depuis fort fort longtemps.

Ensuite, le dev perso est arrivé et on a commencé à parler d’alignement avec son travail, de sens au travail, d’une sorte de Graal que serait l’Ikigaï. En gros, le haut de la pyramide des besoins de Maslow.

Comme nous vivons dans un monde d’ultra-information, ces notions sont devenues, petit à petit, des injonctions. Si tu ne t’accomplis pas dans ton travail, tu as raté ta vie. Alors, tu te culpabilises, tu te trouves nulle, tu te dis qu’il faut changer, faire autre chose, mais tu ne sais pas quoi, tu en veux à ton job qui manque de sens, etc…

Sens au travail : c’est celui que tu lui donnes

Je ne résiste pas à l’envie te partager l’histoire des 3 maçons, très connue, mais qui illustre tellement bien cette idée du sens au travail.

Quand tu contribues à un truc plus grand que toi qui va impacter le monde, c’est plus motivant que de charrier des pierres. Pourtant, les 3 remplissent la même mission. C’est donc une question de point de vue.

Le sens n’est pas fourni avec la fiche de poste. Changer de job ne garantit pas un gain de sens. J’ai bossé à la sécu pendant 10 ans. Je pense que tout le monde est ok pour dire que les missions de la sécu sont riches de sens et de valeurs. Pourtant, c’était horrible.

C’était horrible parce que j’avais le sentiment que si je me démenais ou si je ne faisais rien, le résultat était le même. Cet immense paquebot avançait, quoiqu’il arrive.

Je vois chez mes clientes 3 grandes causes de perte de sens :

1 - le sentiment d’inutilité (cf mon exemple sécu) : je ne vois pas à quoi je contribue, avec ou sans moi, c'est pareil.

2 - la discordance éthique : ce que je fais ou ce dont je suis témoin vient heurter mes valeurs.

3 - l’empêchement du travail bien fait : demandes paradoxales, batonite, manque de formation, d’organisation, objectifs intenables…. qui contraignent à bâcler. (C’est très souvent le cas chez les soignants, par exemple.)

Il peut être intéressant de voir quelle case tu coches (il peut y en avoir plusieurs) ?

Et ensuite, quelle est la plus douloureuse pour toi ?

S’il n’y a pas d’amélioration possible dans ton entreprise actuelle, une première recherche pourrait être d’identifier les environnements de travail qui te permettrait de retrouver ce qui te manque ?

Si le sens de ta vie était ailleurs que dans ton travail ?

On pourrait aussi réhabiliter cette autre option. Le seul sens de ton travail serait de te fournir de quoi vivre (un salaire) ce qui t’anime à côté. Façon job étudiant.

Tu vas me dire que tu as besoin de gagner un peu plus qu’un contrat 20h chez Mc Do. On est d’accord. Et aussi qu’on passe tellement de temps au boulot, que c’est mieux d’y trouver du plaisir. D’accord encore.

Mais je trouve intéressant de faire ce pas de côté.

Imagine que l’essentiel de ta vie soit ailleurs (pas une question de temps, mais de qualité).

Ton job ne te définit plus. Il est neutre, une simple ressource.

À quels critères devrait-il répondre dans ce cas ? (rythme, horaires, missions, responsabilité, salaire…)

Le fait d’en changer devient beaucoup moins impactant, car ça n’engage plus ton identité. Tu n’as plus l’impression de jouer ta vie, de ne pas avoir droit à l’erreur…

Qu’as-tu envie de développer à côté qui aurait du sens pour toi ?

Je vois beaucoup d’entrepreneurs qui reprennent un travail salarié à certaines périodes, quand ils ne peuvent pas vivre totalement de leur activité. Ils n’abandonnent pas, ils complètent.

Et si le travail devenait une variable d’ajustement et non plus un accomplissement ?

Je reviens à ma pyramide de Maslow (je promets la prochaine lettre sera moins technique de coach), ça revient à descendre ton job de l'étage du haut à celui de la sécurité.

Qu’est-ce que ça changerait pour toi ?

Je te laisse avec cette réflexion préparer ton changement d’année.

Prends soin de toi et aime-toi.

Françoise

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