Le syndrome de la grotte.

#193 - carnet de coach

Hello november Novocaïne,

Ce hello me ramène loin en arrière avec cette vieille chanson de Eels que j’adore, alors je partage : Novocaïne for the soul.

Comment se fait-il que l'on puisse avoir travaillé pendant 20 ou 25 ans et certains jours, éprouver le sentiment de ne rien savoir faire, ou de ne pas être en mesure de faire quoi que ce soit d'autre ?

Lorsqu'on lit cette question à froid, elle peut sembler un peu absurde. En effet, il est évident que 20 ou 25 ans d'activité professionnelle représentent des acquis non négligeables : des compétences utiles, de multiples réalisations concrètes, des aptitudes qui ont été développées et affinées au fil du temps. Il est objectivement impossible de travailler pendant une si longue période et de ne rien savoir faire.

Pourtant, ce sentiment était là lors d’une discussion avec une future cliente, il y a quelques jours. Et ce n’est pas la seule. Je suis aussi passée par cette phase. Peut-être toi aussi.

Nous sommes toutes d'accord pour dire que ce n'est qu'une impression et non la réalité. Cependant, cette impression tenace et collante est particulièrement désagréable et peut constituer un véritable frein à notre épanouissement personnel et professionnel.

Alors, allons voir d’où provient cette idée bizarre que tu ne saurais rien faire et comme y remédier. En effet, le remède peut différer selon la cause.

La peur du changement /de l’inconnu.

Ça fait longtemps que tu n’as pas changé. Tu es bien au chaud dans ta grotte même si l'ambiance n'est pas toujours idéale. C'est ton environnement, tu le connais par cœur (parfois un peu trop bien). Alors, tu t'imagines des histoires sur les autres grottes. Et comme tout ce qu’on imagine, c’est faux, mais c’est facile d’y croire.

Le remède à cela ? Sortir de ta fameuse zone de confort et aller discuter avec des gens des autres grottes. Échanger, apprendre, s'ouvrir à de nouvelles perspectives. Et, bien souvent, tu te rends compte, qu’il n’y a pas un si grand écart avec ce que tu fais. Ou même, que tu sais faire mieux !

Le pilotage automatique

C'est un phénomène qui se produit lorsque tu enchaînes les actions selon une organisation bien rodée. Quand je dis “action”, ce sont plutôt des corvées. Le temps passe sans que tu prennes vraiment conscience de ce que tu fais. Ton seul objectif est de rayer la prochaine ligne sur ta liste de tâches.

Le remède : débranche ! Prends un temps de recul pour respirer, déjà, et pour faire remonter en conscience tes compétences et tes qualités. Au lieu de barrer ta to do, fait une liste des compétences que tu as utilisées aujourd'hui.

Il n’y a pas de place

C’est le corollaire du pilotage automatique : comme tu ne t'accordes pas de temps pour prendre du recul, tu n’as pas d’espace suffisant pour réfléchir et prendre conscience de tout ce que tu as accompli et de tout ce que tu es capable de faire. C’est aussi le cas dans les situations maltraitantes où tu mets toute ton énergie à te protéger pour arriver au bout de ta journée.

Le remède : fait du tri, priorise et apprends à dire non. Regarde ce que tu peux faire moins souvent ou plus du tout, ce que tu peux déléguer. Quand on te sollicite, prend 30 secondes avant de dire “oui bien sûr”.

Tu ne t'es pas formée depuis longtemps

On pense souvent à tort qu'être en maîtrise de son travail signifie qu'on n'a plus besoin de se former. C'est une idée fausse. La formation continue est une des clés pour stimuler la confiance en soi, acquérir de nouvelles connaissances et élargir son réseau. C'est une occasion d’échanger avec des gens qui sont dans une grotte différente de la tienne.

Le remède : ton entretien annuel approche, réfléchit à ce que tu vas demander comme formation. Si tu n’as pas d’idée, demande un rdv aux RH pour en discuter.

Tu n'as pas d'objectifs clairement définis.

Au final, c'est quoi "autre chose" ? Quand tu es en formation pour devenir coach, le mot “chose” dans la bouche d’un client est un warning pour le coach qui doit faire préciser et questionner pour clarifier. C’est un mot fourre tout qui dit tout et rien, donc entretien le flou inconfortable.

Si c'est flou, c'est normal que tu te sentes incapable de le faire. La définition d'objectifs précis et réalisables peut grandement aider à surmonter ce sentiment. Si tu n’y arrives pas seule (c’est difficile au début), fais-toi accompagner par une copine (l’échange est toujours source d’idées) ou par un·e coach professionnel·le.

"On" te fait croire que tu es trop vieille.

Voire périmée, et que tu n'es pas capable d'autre chose. Ce sont des idées préconçues qui peuvent miner ton estime de toi et limiter ton potentiel.

Change de focus et va lire des personnes qui combattent ces stéréotypes et les abordent régulièrement sur les réseaux. Tu les auras dans ton fil d’actualité et à force de les lire, ton cerveau intégrera nombre d’arguments pour arrêter d’y croire toi-même (déjà) et répondre à ceux qui te disent que tu es vieille. Je pense par exemple à J’ai piscine avec Simone, Vives Média et ma copine Claire Flury avec ses posts sur LinkedIn et son podcast Plaff. Il y en a beaucoup d’autres, tu verras.

La prochaine fois que tu t’entends dire ou penser “je ne sais rien faire d’autre” :

• 🚨 Alarme

• 🔌 Débranche ton pilote auto (respire en conscience, c’est déjà très efficace)

• ⏱ Prends 1 minute pour te dire qu’objectivement c’est faux

• 💡 Viens piocher dans la liste des remèdes ci-dessus pour choisir celui qui est adapté au moment que tu vis.

Prend soin de toi et aime-toi

Françoise