Hello libellule funambule,
cette semaine, je suis en vacances. Enfin en retraite créative, s’il te plait. Alors, je te recycle une vieille lettre de l’année dernière, où je te parlais d’ennui.
L'ennui avec l’ennui, c'est qu'il ne donne pas assez d’élan pour partir.
En fait, l’ennui est un animal assez fourbe. Il s’installe en douce, en mode cheval de Troie, comme un virus qui ralenti un ordi. On ne s’en rend pas compte tout de suite. Ce n’est pas violent. Il ne fait pas mal. C’est juste un peu plus long et lourd.
L’ennui est fourbe parce qu’il bouffe de l’énergie (si, si je t’assure), mais il ne déclenche pas la rage ou la colère, parfois salutaire, pour passer à l’action. Quoiqu’on en pense la colère est une belle énergie de changement.
J’ai souvent des clientes qui me disent que le problème avec leur job, c’est “juste” qu’elles s’ennuient. Elles ne sont pas maltraitées ou placardisées, simplement, elles s’ennuient.
C’est fourbe, parce que certains jours, tu vas avoir envie que ça s’arrête. Tu as l’impression d’être engluée dans un truc tout mou-beurk et tu veux retrouver du mouvement et du dynamisme.
Puis, d’autres jours, tu vas trouver une sécurité rassurante dans le fait de savoir d’avance ce qui va se passer à chaque seconde de ta journée. Ou alors, il va y avoir une petite étincelle qui va te faire croire que le feu peut se ranimer (puis non).
L’ennui fait culpabiliser parce que sur l’échelle du “pas bien professionnel” il semble tout en bas. Qu’est-ce que l’ennui à côté du burn out ? Personne ne va chez le médecin parce qu’il s’ennuie. Notre référentiel de bonne cocote nous souffle qu’il n’est pas suffisant comme motif pour vouloir changer, qu'il faut s'estimer heureuse de ne pas être malheureuse ou maltraitée.
Alors, l’ennui momifie. Et même sans être très ambitieuse, devenir une momie, c’est rarement un objectif de vie motivant.
Mais (le fameux “mais” qui dit “non” ou introduit le contraire de ce que tu viens de dire. Écoute bien tes “mais” dans ta conversation ! 😋) l’ennui laisse de la place.
Ce n’est peut-être pas évident au premier coup d’œil, pourtant, c'est sa grande qualité.
Il laisse de la place pour ce que tu veux. À toi de l’apprivoiser.
Il laisse de la place à de nouvelles activités : l’occasion de se remettre en mode apprentissage, d’activer ta créativité et de nourrir ta curiosité. Rien qu’en cherchant comment te débarrasser au plus vite de ton boulot pour aller te consacrer à des choses plus sympas.
Cette place, elle peut te servir pour démarrer un side project. Une activité parallèle, dirait-on in French. Débuter en parallèle de ton job ce n’est possible que si tu as de la place.
L’avantage ?
Tu minimises les risques (sauf celui de t’épuiser qui est à surveiller). Tu peux faire un choix et constater que ce n’est pas le bon (ça a été mon cas, quand je m’imaginais devenir webmaster).
Tu as le temps de te former si besoin.
Et surtout, tu goûtes ! Cela te permet de commencer à vivre “en vrai” une nouvelle expérience. C’est là qu’est la clé pour que tu puisses ensuite partir. Une fois que tu y as gouté et que l’envie de t’y consacrer est bien là, tu as l’élan pour partir. Enfin il faut être vigilante parce que, parfois, cet élan se planque derrière pas mal de peurs.
Donc, la stratégie pour se mettre en action quand la situation de départ est l’ennui va reposer sur le fait de créer une envie et de la faire grandir jusqu’à la rendre irrésistible. Le moteur ne sera pas la fuite de ta situation actuelle, mais aller vers un truc excitant et nouveau.
Qu'en penses-tu ?
Prends soin de toi et aime-toi.
Françoise