Ce jeudi, je te parle de l’amendement n°698 du projet de loi de finances 2023 et de tout le mal que j’en pense.

Si c’est la première fois que tu me lis, bienvenue dans les carnets de coach 🍄, un peu en colère aujourd’hui.

Temps de lecture : 3 min 47 environ !

Hello Miss poney-club de la vie révolutionnaire,

(J’ai piqué cette idée sur un tag vu en vacances)

Depuis toute petite, j’ai toujours voulu être chef, celle qui marche devant.

Pour celles qui me connaissent un peu, tu te doutes que ce n’est pas pour la gloire, ni le pouvoir.

Non.

Simplement, j’aime bien faire ce que je veux, comme j’ai envie, au rythme qui me va.

Ma bonne cocotte a mis un peu de temps (25 ans !) à comprendre qu’il y avait toujours un chef au-dessus de toi quand tu es salariée. Pour la grande majorité, j’ai eu des relations compliquées avec mes hiérarchiques successifs (sauf un).

En devenant entrepreneur, je me suis dit que j’allais pouvoir tout décider, créer mon cadre (ou pas), travailler à mon rythme. Toussa, toussa.

Free Frany, quoi !

En vrai, c’est un peu différent, parce que j’ai toujours des vieilles croyances de salariée, dont j’ai du mal à me débarrasser. Notamment, sur le temps de travail : j’ai vraiment des difficultés à travailler moins sans penser que je suis une grosse feignante. Mais j’y travaille. Et surtout, c’est entre moi et moi.

Ces derniers jours, l’actualité vient de me rappeler que je n’étais pas encore vraiment la chef : y’a un gouvernement qui fait des lois qui s’imposent à moi.

En l’occurrence, une réforme de la formation pour répondre aux excès et arnaques avec le CPF. Dans le principe : OK. On n’en peut plus de ces appels téléphoniques et sms sur le CPF.

Dans la pratique, 2 choses :

🛒🛒 Les salariés vont devoir participer financièrement à hauteur de 20% (ou 30% selon les sons de cloche) sur le montant de leur formation. Sauf s’ils sont à Pôle Emploi ou si c’est un projet co-construit avec leur employeur.

La plupart des gens qui font un bilan de compétences n’en parlent pas à leur employeur et ne sont pas au chômage. Donc sur un bilan à 2000 €, tu dois payer 400 € (je calcule trop bien de tête ! ).

Imagine pour une formation certifiante à 3000 ou 5000 € !

Parce que même si ton employeur est sympa, il n’a aucun intérêt à te cofinancer une formation pour le quitter. Donc, ça freine automatiquement les personnes qui veulent changer d’orientation.

Dans le contexte économique actuel, ça pose un sacré problème d’équité dans l’accès aux prestations de formation.

Ça faisait déjà peur de bouger et de se lancer, mais là, ce n’est carrément pas possible pour beaucoup.

J’ai complété mon activité de coaching avec le bilan de compétences pour pouvoir accompagner TOUT LE MONDE. Tous les profils.

C’est ce que j’adore. Je passe du grand ponte dans un grand groupe (c’est un mec forcément;) à une vendeuse de jouet, d’une juriste à une femme de ménage avec un immense plaisir.

Dans un monde du travail en mutation accélérée, c’est une aberration d’empêcher les gens de se former.

Je disais, il y a peu, que je n’étais plus en colère depuis que j’étais à mon compte.

Bah loupé !

J’y suis de nouveau.

🧞‍♀🧞‍♀ 2ème joyeuseté : les freelances comme moi vont devoir se certifier QUALIOPI. C’est un label qualité pour les organismes de formation.

Sur le papier, c’est chouette : on va demander aux formateurs d’être sérieux et pro.

Dans la réalité, on va te ponctionner 2500€ tous les 18 mois pour dire que tu remplis bien des documents de certification. La qualité était mon premier métier, au siècle dernier. Je sais faire. J’en connais aussi toutes les limites.

Ça ne garantit, en rien, la qualité de l’accompagnement. Juste que tu auras de belles feuilles de présence, bien signées dans les cases et des procédures.

Bien.

Encore un apprentissage entrepreneurial : l’environnement change en permanence. Ça m’énerve, mais le côté challenge et adaptation me plait bien aussi (au fond ! ).

Je pose ça là, devant toi, parce que je n’ai que ça dans la tête depuis 2 jours et que tu me sers un peu de confidente et que je me sens un peu désarmée face à tout ça. Si c’est la première fois que tu me lis, je t’assure qu’il y a des lettres plus marrantes dans le stock (va voir par là ).

Dans tous les cas, ça ne change rien à mes motivations (là-dessus c’est toujours moi le chef ;). Il me semblait important de l’écrire aujourd’hui.

Je suis consultante en bilan parce que …

Je suis curieuse : j’adore découvrir les parcours de vie, les univers et les métiers de chacun de mes clients.

J’aime qu’on me raconte des histoires : chaque bilan est une nouvelle histoire.

J’aime la fragilité, les trucs bancals, pas parfaits : je veux accompagner des gens dans les moments charnières de leur vie.

J’ai de l’énergie à revendre et je la partage avec plaisir.

Je suis convaincue que tout est possible, même si tout n’est pas réalisable, là maintenant tout de suite 😉.

J’ai besoin de reconnaissance : de ce côté-là, ça marche mieux avec mes clientes qu’avec mes boss quand j’étais salariée !

Je peux mettre beaucoup de coaching dedans et ça change tout.

Je suis orientée action, alors j’insiste, je pousse, je challenge, je suis lourde parfois ! Et puis je reçois un sms qui me dit : “ça y’est, je l’ai fait !”

~~C’est~~ C’était finançable par le CPF, donc accessible à tous et toutes. Je veux accompagner tous les profils.

L’entrepreneuriat au féminin est une cause qui me tient à cœur : c’est en bilan qu’elles osent pour la première fois le dire et y travailler.

Voilà, c’est dit.

Je pars au ski demain, je serai de meilleure humeur jeudi prochain.

Prends soin de toi et aime-toi

Françoise

Carnets de coach

Pas contente