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Hello gigotante giboulée dégoulinante de gianduja,
L’épanouissement au travail est-il une quête juste en 2023 ?
Vous avez 3 h !
J’ai bien conscience que cette lettre est un poil foutraque (comme disait mon grand-père), mais je suis dessus depuis 10 jours et n’arrive pas à faire mieux. Alors, je te la livre comme ça, car le sujet m’intéresse même si je n'arrive pas à clarifier suffisamment mon propos.
Le thème m’est venu suite à 2 récents contacts téléphoniques avec des personnes ayant des parcours et des profils très différents, mais qui cherchaient la même chose (ou presque) : le JOB IDÉAL. The one.
Quand j’ai répondu que le job idéal n’existait pas, ou que je n’avais pas la compétence pour le trouver, j’ai bien senti qu’on ne travaillerait jamais ensemble.
J’aime mon job, je l’ai choisi, je pense le faire bien. Il arrive que je sois fière de moi à certaines occasions, mais il n’est pas idéal, ni unique. Et je ne doute pas qu’il y en est d’autres qui puissent faire l’affaire.
Mais remontons un peu dans les siècles.
Quand j’ai commencé à travailler, au siècle dernier, je ne me posais pas trop de questions (et finalement, c’était confortable). Le chemin était bien balisé, c'était études puis travail. Avec une variable qui était la durée de tes études, qui devait normalement impacter la case dans laquelle tu allais travailler. Et Travail, c’était objectif CDI, puis cadre (ou les 2 d’un coup si tout roulait bien).
Pour la bonne cocotte que j’étais, tout ce qui pouvait me faire dévier de ce chemin était vu comme une catastrophe (exemples au hasard : tomber enceinte avant d’avoir son diplôme, se faire licencier …).
Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est à quel point je n’envisageais absolument pas d’autres voies. Je ne me demandais pas si ça me plaisait. Accéder à l’emploi, c’était rentrer dans l’âge adulte, la responsabilité et l’autonomie. J’avoue un peu honteusement, que ma plus grande motivation était de ne plus avoir de devoirs le soir !!!
Aujourd’hui, la 11e vague du baromètre de la santé psychologique des salariés français, réalisé par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, montrent que 44% des salariés sont en situation de détresse psychologique. Et les 3/4 (74% pour être précise) d’entre eux attribuent cette détresse à leur travail. Je te laisse le soin de faire 74% de 44%, mais ça fait quand même plein !
Plein de gens qui sont malades de leur travail.
Est-on malade de son travail parce que la gestion du personnel a changé et qu’on se sent inutile, en mode pion interchangeable et non reconnue ?
Est-on malade parce qu’on recherche quelque chose qui n’existe pas ?
Certainement un mélange des deux.
Je m’interroge beaucoup en ce moment sur ce sujet.
Quand je partage des histoires (vraies) de reconversions réussies sur les réseaux, est-ce que je ne contribue pas à renforcer cette injonction d’épanouissement au travail et de culpabilité de ne pas l’atteindre.
La quête de l'épanouissement professionnel est-elle un conte de fée moderne ? Faut-il apprendre à lâcher cette survalorisation du travail et trouver comment cultiver notre identité autrement ?
Je suis convaincue que oui, mais le comment c’est plus coton. Surtout quand tu as 50 balais et que ça fait un demi siècle que tout ça est bien programmé chez toi.
J’ai commencé mes accompagnements en 2019, et depuis, j’ai croisé la route de plus d’une centaine de personnes. Au début, j’étais persuadée que le changement était la clé. Qu’il fallait que ça bouge.
Aujourd’hui, je suis beaucoup plus nuancée, mon travail est d’aider à définir ce qui est juste et ce qui fait sens pour les gens que j’accompagne. Ce n’est pas whaouh (en apparence), mais c’est tellement complexe et riche. Parfois, il y a juste un caillou à retirer ou un pas de côté à faire, d’autre fois, c’est plus radical. J’ai assez peu de certitudes, mais je suis convaincue que c’est notre taf et notre responsabilité de trouver du sens et de l’ajuster.
Il y a peu, une cliente m’a dit que j’étais “éclaireuse de talents”. Voilà, j’ai trouvé mon job idéal : lampe de poche (une Maglite, au minimum ! 🔦🔦 )

Sur le sujet du sens au travail, j’ai beaucoup aimé cet épisode du podcast 2030 Glorieuses.
Prends soin de toi et aime-toi.
Françoise