Hello iridescent Iris
je n’arrive plus à écrire.
Depuis quelques semaines, un truc s’est cassé. C’est surement réparable, mais pour l’instant, c’est hors service. Enfin, pour être précise, c’est surtout en panne de carburant.
J’ai l’impression de dire toujours la même chose et, à chaque fois, un peu moins bien que la fois précédente.
Cette lettre est la 186ᵉ. La première date d’aout 2019, autant dire du monde d’avant (aussi bien pour moi que pour le monde d’ailleurs ;). J’étais encore salariée et avais hâte de me lancer dans ce projet entrepreneurial. Ce temps d’écriture était l’occasion de partager tout ce qui m’animait.
Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’arriver à la fin d’un cycle, même si je ne sais pas trop mettre de mots dessus. J’ai besoin de libérer de l’espace pour de la nouveauté. Et cela commence par créer du vide. (C’est ce que je partage avec mes clientes, donc je me l’applique aussi. Libérer de l’espace et du temps pour amener de la nouveauté et faire émerger des idées. Questionner des habitudes et amener de la perturbation).
Ce rendez-vous avec toi était mon plaisir de la semaine, je ne veux pas qu’il devienne une corvée ou une obligation.
Je vais donc diminuer la fréquence (enfin ne plus avoir de fréquence du tout) et écrire quand j’aurai des choses à te dire (si ça se trouve, ce sera la semaine prochaine !) Mais il te restera l’horoscope de courrier international chaque jeudi et ça, c'est top !
Peut-être que tu ne me lis que depuis très peu de temps et que tu te dis que c’est pas juste. Dans ce cas, je te renvoie au 185 autres lettres, juste ici.
Alors, le sujet d’aujourd’hui s’impose tout seul : les obligations (#corvées).
Je ne sais pas si tu as déjà pris le temps de lister dans ta journée ce que tu as fait par obligation et ce que tu as fait par choix, envie ou plaisir.
Un indice pour les reconnaitre, les corvées/obligations commencent par “je dois” ou “il faut” et s’accompagne parfois d’un “j’ai pas le choix”
Il y a eu des périodes de ma vie où 100% de ma journée était rempli d’obligations. Des périodes pas folichonnes du tout. Genre tu rêves d’être hospitalisée pour qu’on te décharge de tout ce poids. L’obligation est la meilleure copine de la bonne cocotte. Loyale, investie, fidèle et dépendante du regard des autres.
Mon intention n’est pas de te dire de tout envoyer balader et de partir avec ton sac à dos et tes bâtons de marche nordique (quoique !), mais de faire un état des lieux et un diagnostic de ta situation vis-à-vis de ces obligations. C’est beaucoup plus sympa que l’hospitalisation !
Pourquoi ?
Parce que si tu ne les questionnes pas régulièrement, tu les empiles et ça pèse super lourd. C’est fatigant, ça te ralentit et te donne l’impression d’être vieille ! Et ça, on n’aime pas !
Premier pas : identifie tous les “ilfautjedoispaslechoix” de ta journée.
Deuxième pas : Questionne le pourquoi.
Qu’est-ce qui t’impose cette obligation : est-elle réelle ou sacrificielle (la bonne cocotte aime bien !) ou encore, un truc qui s’est installé petit à petit sans que tu ne t’en rendes vraiment compte.
Par exemple : les enfants, ce qui étaient vrai quand ils avaient 5 ans, ne l’est peut-être plus à 17 ou 22 ans.
Traque les habitudes installées dans un contexte particulier et qui perdurent alors que le contexte a disparu.
Questionne aussi la fréquence ou le délai.
Par exemple : faire le ménage est une obligation à laquelle il semble difficile d’échapper. Par contre, tu peux réévaluer la fréquence et aussi qui le fait ?
Questionner ton obligation t’amène à faire du tri :
je garde
je fais moins
je délègue
j’arrête
À cette étape, ça va peut-être coincer. Ce sera l’occasion d’aller mettre ton nez dans ce qui t’empêche de lâcher prise sur certaines obligations : crainte (du regard des autres souvent), culpabilité…
Si tu es perdue dans tout ça, c’est un très bon sujet de coaching pour une séance de déblocage express.
Ta bonne cocotte va argumenter que si tout le monde fait comme il/elle veut, c’est ingérable et que les obligations, c'est bien. Alors, je conclus sur cette citation d’un de mes films cultes : “Non à l’autogestion dans les bordels ! “ (si tu as la ref, mon affection t’es acquise pour toujours ;).
Prends soin de toi et aime-toi
Françoise
J’aime le ton de votre lettre que je lis depuis un bon moment.
Je comprends parfaitement votre décision d’arrêter : la lourdeur de sentir « l’obligation » de faire quelque chose.
Je crois que c’est ce qui me pèse le plus aujourd’hui : je n’arrive pas à me projeter dans un métier où très vite je ferai toujours la même chose (pfffff quel ennui !!)
Aller dans le sens contraire de ta démarche avec tes clientes serait une aberration.
Alors l'aventure c'est l'aventure, je pense que nous retrouverons ta plume différement mais surement.